Lacert.ai est une jeune startup bordelaise qui développe une plateforme d’assistance numérique pour les diagnostiqueurs de fissures et experts en bâtiment. Grâce à l’intelligence artificielle et à l’agrégation de données, elle les aide à gagner en efficacité et en précision dans leurs missions d’expertise technique.
Incubée chez Bordeaux Technowest, l’équipe nous partage la genèse du projet, ses ambitions et sa vision d’un secteur de l’assurance et du bâtiment plus résilient.
LACERT.AI, qu’est-ce que c’est ?
lacert.ai est une plateforme qui aide les diagnostiqueurs de fissures dans leur travail d’expertise technique. Concrètement, lorsqu’un bâtiment présente des dégradations, ils doivent en déterminer la cause, la gravité et les risques associés. Nous leur apportons des outils numériques pour les assister dans cette démarche : agrégation de données publiques, traitement d’images, suivi de l’évolution des fissures, un peu comme une jauge numérique.
Notre solution les accompagne de la constatation des dommages sur site jusqu’à la production des rapports d’expertise, pour leur faire gagner du temps et améliorer la qualité de leurs livrables.
Quelle est son histoire ?
Le projet est né en 2022, dans un contexte de sécheresse exceptionnelle qui a mis à rude épreuve le système assurantiel. À l’époque, nous étions tous les deux ingénieurs dans le même laboratoire de recherche au LaBRI, sur des projets différents. L’idée a germé lorsqu’un de nos collègues et désormais mentor, Serge Chaumette, a découvert une fissure sur un mur de sa maison. Nous nous sommes alors demandé comment une solution numérique pourrait aider à mieux suivre et diagnostiquer ce type de problème.
Au départ, nous imaginions un outil destiné aux particuliers, financé par les assureurs. Grâce à une petite bourse obtenue auprès de la mairie, nous avons pu concrétiser cette idée. Rapidement, nous avons compris que les experts en bâtiment étaient débordés et que ça n’allait pas s’améliorer dans le futur. À chaque nouvel arrêté de catastrophe naturelle, les demandes explosent et les délais d’expertise s’allongent.
lacert.ai est donc né pour leur apporter un gain de productivité et de précision, tout en réduisant les risques d’erreurs et de litiges.
« Lacert.ai est né pour leur apporter un gain de productivité et de précision, tout en réduisant les risques d’erreurs et de litiges. »
Pourquoi avoir rejoint Bordeaux Technowest ?
Lorsque nous étions accompagnés par l’INRIA Startup Studio, plutôt orienté Deep Tech, nous avons entendu beaucoup de retours positifs sur l’accompagnement proposé à Bordeaux Technowest, notamment dans les secteurs du bâtiment et de la construction. Le réseau de partenaires de Bordeaux Technowest, comme Domofrance par exemple, nous intéressait également.
Nous avons ensuite échangé avec d’autres startups déjà incubées, qui nous ont confirmé la qualité du suivi, notamment sur les aspects administratifs et le montage de dossiers. L’accès à des locaux à un tarif abordable a fini de nous décider.
Aujourd’hui, nous sommes en phase d’incubation à Technowest, et accompagnés par Nicolas Le Roy. C’est pour nous un tremplin idéal pour structurer notre lancement.
Une anecdote ou un moment marquant de votre aventure entrepreneuriale ?
Le tout début, sans hésiter. Nous avons présenté le projet à la Ville de Talence avec une seule diapositive, devant le maire, des incubateurs et les directeurs des grandes écoles bordelaises. La veille nous avions à peine trouvé le nom du projet et préparé quelques slides, et le lendemain nous remportions une bourse d’amorçage. C’est à ce moment-là que nous avons pleinement réalisé qu’il y avait quelque chose à creuser.
Nous n’étions pas du tout dans une logique entrepreneuriale à l’époque et sortions à peine de nos études, mais cette reconnaissance et cet engouement nous ont poussés à nous lancer.
C’est d’autant plus marquant que nous venions du monde de la recherche en informatique et que nous nous attaquions à un secteur très traditionnel, celui de l’expertise bâtiment et assurance. C’est un vrai choc de cultures, mais aussi une belle opportunité d’apporter un regard neuf, technologique, et orienté sur la donnée.
Quelle serait pour vous une belle réussite dans deux ans ?
Une belle réussite, ce serait un impact mesurable sur toute la chaîne du traitement des sinistres liés à la sécheresse. Le processus actuel est très lent et complexe. Entre les collectivités, les préfectures, les assurances et les particuliers, beaucoup de sinistrés se découragent. Aujourd’hui, environ 75 % des demandes d’indemnisation sont refusées. Et même pour les 25% restants, c’est bien souvent une indemnité au rabais qui manque de traiter la cause initiale.
Nous voulons contribuer à rendre ce système plus fluide, plus équitable et plus efficace, que ce soit pour les experts, les assureurs ou les particuliers. À terme, nous espérons que notre solution permettra d’anticiper et de limiter les coûts des sinistres, en détectant et suivant plus rapidement les dégradations.
Un dernier mot ?
Nous lançons prochainement notre phase de bêta-test, tous les retours sont les bienvenus !