Entomoshop est une startup bordelaise spécialisée dans les insectes comestibles et l’entomoculture. À travers la sensibilisation, la formation et la distribution de matériel dédié, elle contribue activement à structurer une filière en plein essor.
Incubée chez Bordeaux Technowest, la fondatrice nous partage son parcours, ses ambitions et sa vision d’une alimentation durable… un peu différente.
ENTOMOSHOP, qu’est-ce que c’est ?
Entomoshop est une startup spécialisée dans les insectes comestibles, avec deux activités complémentaires : l’alimentation humaine et le matériel d’élevage.
Là où on nous connaît le plus, c’est sur la partie sensibilisation : nous organisons des animations pour démystifier l’alimentation à base d’insectes, qui suscite encore beaucoup d’émotions.
Mais notre ambition est plus large : développer la filière en fournissant du matériel dédié et spécialisé dans l’élevage d’insectes, afin d’aider les futurs éleveurs à se lancer.
Quelle est son histoire ?
J’ai commencé il y a plus de dix ans. Au départ, j’élevais et transformais plusieurs espèces d’insectes, c’était très précurseur. Il a fallu s’adapter notamment à la réglementation en constante évolution. J’ai été ensuite sollicitée pour accompagner d’autres professionnels à se perfectionner.
C’est comme ça qu’est né l’organisme de formation, Criquets and Co en 2019.
Ensuite, nous avons constaté un manque évident de matériel dédié. J’ai donc décidé de référencer et développer des solutions d’élevage accessibles, pratiques et abordables, pour rendre le métier plus simple et accélérer la structuration de la filière.
« Leur cerveau imagine mille choses… puis ils goûtent… et ils réalisent que c’est bon !»
Pourquoi avoir rejoint Bordeaux Technowest ?
Je suis ravie d’avoir rejoint Bordeaux Technowest. J’arrive à un moment où il faut restructurer l’entreprise et passer un cap.
L’accompagnement proposé ici nous donne accès à des experts, des formations, mais aussi à un regard extérieur précieux pour la stratégie de développement.
C’est également l’opportunité d’évoluer au sein d’une communauté d’entrepreneurs innovants avec qui l’on peut échanger, partager des problématiques et faire vivre le réseau.
Et je suis accompagnée ici par Karine Rigaud, ce qui est une vraie chance pour structurer la suite.
Une anecdote ou un moment marquant de votre aventure entrepreneuriale ?
Les dégustations !
Quand les gens découvrent qu’ils vont manger des insectes, leur premier réflexe est de faire trois pas en arrière. J’ai donc mis en place un parcours pédagogique pour les accompagner : souvent on commence par des larves de ver de farine nature grillées. Leur cerveau imagine mille choses… puis ils goûtent… et ils réalisent que c’est bon !
À chaque fois, on observe cet effet : l’acceptabilité est le principal frein, mais dès qu’on le dépasse, le goût rappelle des saveurs que l’on connait comme les noisettes et les cacahuètes et ça fait le reste !
Quelle serait pour vous une belle réussite dans deux ans ?
Voir des insectes partout dans la grande distribution !
Comme le végétal a aujourd’hui ses propres rayons, nous souhaiterions que les protéines alternatives à base d’insectes soient démocratisées, accessibles et abordables pour tous.
Si cela arrive, c’est que la filière aura vraiment franchi un cap.
Un dernier mot ?
Je participe à plusieurs salons dédiés à la restauration collective. C’est un secteur clé qui peut beaucoup contribuer à l’éducation et à la démocratisation des protéines d’insectes.
Je serai prochainement aux Gastronomades à Angoulême, ainsi qu’à l’Île d’Espagnac sur un salon spécialisé.
Au-delà de la distribution de produits, j’offre un accompagnement stratégique aux professionnels pour le développement de nouvelles activités. Mon expertise couvre à la fois l’alimentation humaine et l’entomoculture (élevage d’insectes), visant à diversifier les exploitations agricoles.